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20 ans après 1968, l'engagement militant reste un pari sensé
Ernest Mandel - Archives internet
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Tract du Parti Ouvrier Socialiste, mai 1988.

Après l'explosion de mai 1968 - non seulement une contestation sociale d'ensemble de la masse étudiante dans la plupart des pays du monde occidental, mais encore 10 millions de grévistes en France et 15 millions en Italie au cours de «l'automne chaud 1969» - tout semble rentrer dans l'ordre à partir de 1975-76. 

La génération de 68 semble dépolitisée, reprivatisée, réabsorbée par l'establishment. La droite néo-libérale conservatrice prend partout l'offensive. Non seulement l'idée du socialisme, mais celles du progrès et de la solidarité humaine voir les mérites de la science et de la raison, sont rejetées. Une vague d'irrationalisme et d'obscurantisme déferle sur le monde. L'égoïsme le plus crû, l'enrichissement privé comme but suprême de la vie, sont remis sur le piédestal. Les vertus de l'inégalité sont célébrées. 

Toute cette réaction d'après mai 68 a-t-elle pris fin le 17 octobre 1987, avec le krach bancaire qui annonce manifestement une grave récession économique? Nous ne sommes pas les seuls à l'affirmer. Cette remise en cause du néo-libéralisme conservateur dans les faits débouchera-t-il aussi sur sa remise en cause politique et idéologique ? Probablement. 

Mais cette remise en cause ne conduit pas automatiquement à l'engagement en faveur d'une solution de rechange globale par rapport à la société bourgeoise, dont la banqueroute morale est pourtant manifeste et annonce la crise économique. Pareil engagement n'exige pas tellement un «acte de foi» dans le socialisme, qu'une lucidité par rapport aux choix d'ensemble avec lesquels chacun et chacune sont confrontés. 

Tout au long de notre siècle, nous avons entendu la voix sécurisante qui nous assurait que les «prophètes de malheur» qui annonçaient les catastrophes et les moyens de les éviter- c'est-à-dire les socialistes révolutionnaires, les marxistes - exagéraient et que «tout finirait par s'arranger». Deux guerres mondiales avec plus de 100 millions de morts, deux graves crises économiques avec des dizaines de millions de chômeurs rien que dans les pays riches Auschwitz, Hiroshima, la faim du Tiers-Monde, La torture institutionnalisée dans 60 pays : tout cela permet de juger qui a eu tort et qui a eu raison. 

II est vrai que ces catastrophes sont entrecoupées par des périodes de prospérité relative dans certaines parties du monde. Mais à quoi cela servait-il à un prolétaire italien de 1919, à un Juif allemand de 1925, à un communiste soviétique de 1928, à un syndicaliste allemand de 1930, à un étudiant japonais de 1939, à un paysan cambodgien de 1970 de se contenter du fait que «pour le moment» cela n'allait pas si mal que ça, quand la catastrophe qui allait s'abattre sur lui pointait déjà à l'horizon ? 

C'est à cet acte de lucidité et d'engagement que nous vous appelons. Dans votre propre intérêt et ceux de vos proches, dans l'intérêt de toute l'humanité qui se confond avec la lutte pour l'émancipation du Travail, le socialisme démocratique et révolutionnaire, autogestionnaire et pluraliste. Notre organisation est la seule qui combat, à l'échelle mondiale comme dans notre pays, toutes les formes d'exploitation, d'oppression, d'injustice, sans compromission ni réticence aucune. 

Est-ce utopique de penser - après tant de déceptions - qu'il est possible de construire un monde, sinon idéal, du moins radicalement meilleur que le monde d'aujourd'hui? Il est de toute façon infiniment plus utopique de supposer qu'avec un monde qui reste en gros ce qu'il est, on évitera à l'avenir les catastrophes qu'on n'a pas pu éviter depuis 1914. 

Il est infiniment plus utopique de supposer qu'une société entièrement axée sur la concurrence et la lutte de tous (toutes) contre tous (toutes) échappera aux désastres nucléaires, écologiques, économiques, despotiques, auxquels elle conduit en droite ligne.  

Et il est indigne de l'homme et de la femme de se résigner passivement devant le déclin de la civilisation, voire la disparition physique du genre humain, sous prétexte que le succès de la lutte contre ces menaces n'est pas assuré d'avance. 

Aidez-nous dans cette lutte. Familiarisez-vous avec nos analyses qui couvrent tous les grands problèmes de notre temps. Lisez et diffusez notre presse nationale et internationale. Aidez-nous financièrement. Adhérez à notre organisation. II y va de votre avenir et de celui de vos enfants. Aucun scepticisme n'est justifié quand l'enjeu est si grand. Jamais le pari de Pascal n'était plus applicable à la nécessité de l'enseignement politique qu'à l'époque actuelle.  

On ne perd rien en s'engageant, même si la chance de succès était réduite (ce qui n'est pas le cas). Tout est perdu si on ne s'engage pas. Car ce choix ce n'est plus comme à l'époque de Rosa Luxembourg : socialisme ou barbarie. Le choix est : le socialisme ou la mort. 

Mai 68 nous rappelle - après la révolution cubaine, et avant la révolution portugaise, la révolution nicaraguayenne et Solidarnosc en Pologne - qu'en faisant ce choix, on est rejoint périodiquement par des millions d'hommes et de femmes. Qu'on ne se bat pas pour une secte isolée, qu'on s'engage dans un mouvement d'émancipation réel des larges masses, même s'il n'est pas encore couronné définitivement de succès.

 

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