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Ernest Mandel: Repères biographiques

Ernest Mandel - Archives internet
Alain Tondeur

Ernest Mandel est né en 1923 à Francfort dans une famille révolutionnaire communiste. Son père était membre du Spartakus Bund qui lutté aux côtés de Rosa Luxemburg et qui, dans les années '30, s'est activement opposé au stalinisme et à la montée du fascisme. C'est dans cette atmosphère, alors qu'il était «Minuit dans le siècle » que le jeune Mandel a grandi. A 17 ans, ils rejoint les rangs de la Quatrième Internationale en Belgique, où sa famille s'était exilée.

Il participe à la Résistance contre la guerre et l'occupation nazie, en défendant un point de vue internationaliste courageux (à l'encontre des courants bourgeois et staliniens) allant jusqu'à diffuser des tracts révolutionnaires parmi les soldats allemands. Avec Abraham Léon, il gagne les sionistes de gauche de la Shomer Hazaïr (Jeune Garde) - dont l'organisation avait rompu avec le PC après le Pacte Hitler-Staline - à la cause du marxisme-révolutionnaire. Comme militant du PSR (Parti socialiste révolutionnaire, précurseur du POS), Ernest Mandel construit des noyaux révolutionnaires parmi les mineurs et les ouvriers métallurgistes de Charleroi et de Liège. A plusieurs reprises, il est arrêté par l'occupant, mais il s'échappe à chaque fois. A la fin de la guerre, il est déporté vers les camps de travail en Allemagne. Lorsque la défaite du nazisme approche, il s'échappe à nouveau (en avril 1945) et rejoint ses camarades en Belgique.

Après la guerre, il s'engage dans le mouvement syndical. Il devient l'un des principaux conseillers d'André Renard (le secrétaire général adjoint de la FGTB, qui dirigeait la gauche syndicale). Tous deux s'étaient rencontrés à la JGS liégeoise et dans la Résistance antifasciste, où Renard avait joué un rôle dirigeant.

A la FGTB, Ernest Mandel est l'un des instigateurs du programme «Holdings et Démocratie économique» et du plan de réformes structurelles anticapitalistes. Parallèlement, il participe à la création du journal La Gauche qui rassemble toute la gauche du PSB, et dont il est le rédacteur en chef.

Cette activité du mouvement syndical prépare la grève générale de décembre 1960-janvier 1961 contre la Loi Unique du Premier ministre Gaston Eyskens.

En 1964, il est exclu -comme toute la gauche anticapitaliste - du PSB qui participait au gouvernement avec le CVP et vait fait passer progressivement toutes les mesures contenues dans la Loi Unique, assorties de lois antigrèves.
Ernest Mandel est alors très actif dans la solidarité avec les Révolutions anti-coloniales : Algérie, Cuba,... Che Guevara l'appelle à Cuba pour qu'il participe au débat sur l'organisation économique de la Révolution cubaine (1963-64) L'engagement internationaliste était pour Ernest Mandel une seconde nature. Dans les camps nazis, il prônait ouvertement la solidarité entre les travailleurs allemands, français, belges et anglais contre le grand capital. En 1949, il avait rejoint les brigades de soutien au peuple yougoslave et à sa révolution, que Staline menaçait d'écraser.

Il saisit toute l'importante de l'année 1968, tournant dans la situation mondiale (Mai 68 en France, Printemps de Prague, offensive du Têt au Vietnam). Le gouvernement français lui interdit d'entrer sur son territoire. On lui refuse les visas pour les Etats-Unis, les deux Allemagne, l'Australie, la Nouvelle-Zélande,...

En Belgique, Ernest Mandel est l'un des fondateurs en 1971 de la LRT (Ligue révolutionnaire des travailleurs, qui deviendra le POS), résultat de la fusion de la gauche anticapitaliste du mouvement ouvrier socialiste et de nouveaux groupes radicalisés dans la jeunesse. Jusqu'à sa mort , il a activement participé à la direction du POS.

Ernest Mandel a consacré toute son existence à l'élaboration d'un marxisme radical et ouvert. Son Traité d'économie marxiste a été l'objet d'une très large diffusion dès 1962. Il a été traduit dans plusieurs langues et eut une grande influence dans la formation d'une nouvelle génération d'économistes critiques. Parmi les oeuvres les plus importantes, citons «La formation de la pensée économique de Karl Marx», le commentaire de l'édition Pélican du Capital, l'ouvrage sur les «ondes longues du développement capitaliste » et surtout «Le troisième âge du capitalisme ». Cette étude constitue, selon Perry Anderson, «la première analyse théorique du développement global du mode de production capitaliste depuis la Seconde guerre mondiale, à partir des catégories marxistes classiques ». Citons également «The meaning of World War Two, Sur le Fascisme, Contrôle ouvrier, conseils ouvriers et autogestion, Critique de l'Eurocommunisme, De la Commune à Mai 68, » etc.

Plus récemment, il a écrit «Où va l'URSS de Gorbatchev » et surtout «Power and Money ». Il a également écrit une masse impressionnante d'articles pour la presse des sections de la IVe Internationale (Mandel parlait et écrivait couramment plusieurs langues), d'analyses de lettres et autres des documents politiques.

En 1989-1990, il caressa de grands espoirs pour les développements politiques en Allemagne. Il prend par aux événements en Europe de l'Est en poursuivant la lutte de l'Opposition de gauche au stalinisme et au capitalisme. Il participe au débat de la direction du PCUS sur la signification politique du combat de Trotsky.

Malgré les défaites en Europe de l'Est et la situation difficile du mouvement ouvrier mondial, Ernest Mandel parcourt les cinq continents pour y défendre ses idées sans sectarisme, avec optimisme et conviction. A plusieurs endroits, il contribue à jeter des ponts entre les différents courants de gauche et à consolider de nouvelles alliances. Il en gagna la conviction que malgré les difficultés de la situation mondiale, la gauche est porteuse de nouveaux espoirs pour une marxisme critique, non dogmatique, conséquent et radical. Les développements politiques au Brésil, aux Philippines, au Moyen-Orient, en Europe Occidentale... ont renforcé cette conviction.

Mais son activité sans relâche a pesé sur sa santé. Il a très rarement accepté de prendre du repos. Ce n'est que les derniers mois de sa vie que que l'aggravation de son état de santé l'a contraint à restreindre ses activités. 

Le 20 juillet 1995, une brutale crise cardiaque a mis fin à la vie de ce révolutionnaire pleinement impliqué dans les combats de l'humanité. En juin 1995, il exprimait encore son enthousiasme, lors du XIVe Congrès de la IVe Internationale, pour les potentialités qui s'ouvrent devant notre Internationale plus que jamais active dans la recherche de nouvelles formes d'organisation pour la gauche anticapitaliste sur le plan politique et internationale.

 

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