Qu'est-ce qu'une révolution?
Une révolution, c'est le renversement radical, en peu de temps,
des structures économiques et (ou) politiques de pouvoir, par
l'action tumultueuse de larges masses. C'est aussi la
transformation brusque de la masse du peuple d'objet plus ou
moins passif en acteur décisif de la vie politique.
Une révolution éclate lorsque ces masses décident d'en finir
avec des conditions d'existence qui leur semblent
insupportables. Elle exprime donc toujours une grave crise d'une
société donnée. Cette crise plonge ses racines dans une crise
des structures de domination. Mais elle traduit aussi une perte
de légitimité des gouvernants, une perte de patience, de la
part de larges secteurs populaires.
Les révolutions sont, à la longue, inévitables - les véritables
locomotives du progrès historique - parce qu'une domination de
classe ne peut justement pas être éliminée par voie de réformes.
Celles-ci peuvent tout au plus l'adoucir, pas la supprimer.
L'esclavage n'a pas été aboli par des réformes. La monarchie
absolutiste de l'Ancien Régime n'a pas été abolie par des réformes.
Il fallait des révolutions pour les éliminer .
De même le régime capitaliste - la dépendance salariale de
l'immense majorité de nos concitoyens - ne pourra être aboli
petit à petit. La masse des salarié(e)s-appointé(e)s ne peut
pas gagner petit à petit un accès libre aux moyens de
production et de survie. A cette fin, il faut supprimer la
propriété privée des usines et des banques. Il faut permettre
aux travailleurs librement associés de planifier l'économie
pour garantir le plein emploi et une consommation décente pour
tous et pour toutes, protégés contre tout effet de la
concurrence ou de fluctuation de la conjoncture, ainsi qu'une réduction
radicale de la semaine de travail, afin de permettre à tous et
toutes de gérer leurs propres affaires, dans l'économie, dans
l'État et dans la société.
Si l'on croit que le capitalisme est une nuisance qui, malgré
ses performances incontestables, déclenche périodiquement des
catastrophes de plus en plus graves -guerres, crises économiques,
fascisme, catastrophes écologiques - si l'on croit que cette
nuisance doit être éliminée pour assurer le bien-être
permanent de tous et de toutes pour éviter une rechute de
l'humanité dans la barbarie, voire une disparition physique du
genre humain, alors il faut souhaiter la révolution et oeuvrer
patiemment à la rendre victorieuse. Il n'y a pas d'autre moyen
d'en finir avec le régime capitaliste.
Mais ce n'est pas seulement, et même pas en premier lieu, une
question de désir ou de choix. Les révolutionnaires ne sont ni
des romantiques, ni des dogmatiques qui ont vendu leur âme à
un projet politique préconçu. Une étude attentive de
l'histoire démontre que les révolutions sont des faits
incontestables, quelles se produisent périodiquement, indépendamment
du désir des révolutionnaires ou de l'hostilité des anti-révolutionnaires.
De nombreuses révolutions se sont produites depuis le début de
l'ère moderne, au 16è siècle. La première a d'ailleurs éclaté
dans nos régions. A une seule exception près (le Japon), tous
les États importants qui existent aujourd'hui sont le produit
d'une ou même de plusieurs révolutions.
Au 2Oè siècle, il y a eu au moins une trentaine de révolutions,
pas toutes victorieuses il est vrai. A présent, des révolutions
se déroulent dans deux pays d'Amérique centrale, le Nicaragua
et le Salvador. Plusieurs autres pays sont au bord d'une révolution
(ce que les marxistes appellent une situation pré-révolutionnaire).
Il n'est pas vrai que les révolutions sont au fond inutiles, et
que l'histoire est dominée par la règle: «Plus ça change,
plus ça reste la même chose». Les révolutions des deux siècles
passés ont modifié fondamentalement la situation sociale et
politique de chaque pays où elles ont triomphé. Elles ont
permis un colossal progrès. Nier ce progrès, c'est nier l'évidence.
On peut le mesurer en termes simples et clairs: accroissement de
la production matérielle: élévation du niveau de vie;
accroissement de la culture; accroissement des libertés
politiques et des droits de l'homme.
Il est vrai que cet acquis est généralement inférieur aux
espoirs des participants aux révolutions, et aux promesses de
leurs dirigeants. Mais il est fort réel si on compare la
situation qui existe lorsque les conquêtes révolutionnaires
ont été consolidées avec la situation sous l'Ancien Régime.
Pourquoi éclatent des révolutions ?
Les adversaires de la révolution affirment qu'elle coûterait
trop cher, que son prix en vies, souffrances humaines serait
trop élevé. Pour pouvoir argumenter dans ce sens, il faut être
aveugle de l'oeil droit, c'est-à-dire oublier (ou faire
semblant d'oublier) les pertes en vies et en souffrances
humaines causées par le régime qui existe avant la révolution.
Prenons un exemple au 2Oè siècle. Beaucoup d'idéologues
hostiles à la révolution, y compris au sein de la social-démocratie,
incriminent les pertes que les révolutions russe et chinoise
ont entraînées, sans même distinguer les pertes causées par
ces révolutions en elles-mêmes, et les pertes causées par la
contre-révolution. Mais il ne «comptabilisent» pas les pertes
qu'ont entrainés les guerres impérialistes et les guerres
coloniales causées par le régime capitaliste, qui, comme le
disait Jaurès, porte en lui la guerre comme la nuée porte
l'orage. Ces millions de morts sont considérés comme le
produit de la fatalité, voire comme «naturels». Seule la révolution
est considérée comme "inhumaine".
Ensuite, argumentent les adversaires des révolutions, on aurait
pu réaliser le même progrès que la révolution a finalement
apporté, en y allant plus doucement, par voie des réformes
successives, en prenant son temps. Comme le dit le nouvel hymne
de la social-démocratie allemande qui a remplacé
"L'Internationale» et chante maintenant: goutte par goutte
nous creuserons la pierre (peut-être en l'an 3.000)? Seulement
voilà: les révolutions ne sont pas artificiellement déclenchées
par de méchants révolutionnaires. Elles éclatent, comme de véritables
forces de la nature, lorsque les contradictions économiques,
sociales et (ou) politiques sont devenues incompressibles et
incontrôlables par les tenants du pouvoir. Pour cette même
raison, révolution et contre-révolution se trouvent la plupart
des fois face à face, du fait de ces contradictions. Ceux qui
refusent d'appuyer et de mener à bien la révolution,
favorisent objectivement, ou renforcent sciemment, la contre-révolution.
De nouveau, il y a un exemple particulièrement navrant dans
l'histoire du 2Oè siècle. En novembre 1918, une puissante révolution
éclata en Allemagne. Pratiquement dans toutes les villes, les
ouvriers s'emparèrent du pouvoir, ren- versant les vieilles
structures de l'Empire de Guillaume II. Sous prétexte de
"rétablir l'ordre» et de "marcher légalement vers
la socialisation" à travers des élections parlementaires,
la droite social-démocrate maintint en place les restes de
l'armée impériale. Elle s'appuya sur celle-ci pour désarmer
les ouvriers et supprimer les pouvoirs des conseils ouvriers -au
prix de plusieurs dizaines de milliers de morts, soit dit en
passant. Elle permit la constitution de corps francs pré-fascistes,
qui furent les noyaux des futurs SA et SS. Elle prépara ainsi
le terrain pour le triomphe final de la contre-révolution
sanglante: la prise du pouvoir par Hitler en 1933.
Une révolution socialiste victorieuse, en 1918, aurait épargné
à l'Allemagne et à l'Europe les dizaines de millions de morts
causées par les nazis et par la Deuxième guerre mondiale, à
un prix infiniment plus réduit en vies humaines. Si nous sommes
révolutionnaires, c'est avant tout parce que nous comprenons ce
choix historique.
Nous sommes profondément convaincus que le régime capitaliste
est entré en déclin, que les nouvelles avancées de bien-être
matériel qu'il réalise encore de temps en temps sont
contre-balancées par un coût destructeur de plus en plus élevé.
Nous sommes convaincus que ce régime est déchiré par des
contradictions de plus en plus multiples et incontrôlables, que
périodiquement les larges masses se rebellent contre ce régime
dans des mouvements puissants qui pourraient ouvrir la voie du
progrès s'ils aboutissent à la victoire, et que le devoir des
socialistes est d'assurer cette victoire par une ligne politique
adéquate. Si l'occasion est ratée, alors le risque que le régime
capitaliste sombre dans des catastrophes plus graves encore que
celles que nous avons déjà connues dans le passé s'accroît
de plus en plus.
Répétons-le: les révolutions ne sont pas «provoquées» ou
«déclenchées» artificiellement par des «conspirateurs», ou
des «groupes subversifs", voire des «chefs d'orchestre
occultes». Elles sont déclenchées par de larges masses, dans
des situations de «crise de régime». Rappelons la formule de
Lénine, dont la vérité est patente à la lumière de l'étude
: il y a situation révolutionnaire lorsque ceux d'en haut ne
peuvent plus gouverner normalement, et lorsque ceux d'en bas ne
se laissent plus gouverner comme avant.
Révolutions sociales et révolutions politiques
Ces remarques générales s'appliquent à toutes les révolutions
des deux derniers siècles. Mais une première distinction
s'impose. Les structures vermoulues que les révolutions
balayent peuvent être de nature essentiellement économiques et
politiques à la fois; elles peuvent être de nature seulement
politiques. Dans le premier cas, il s'agit de révolutions
sociales. Dans le second cas, il s'agit de révolutions
politiques.
Les révolutions sociales renversent le pouvoir d'une classe
sociale et y substituent celui d'une autre classe. Elle changent
le régime économique. Elle substituent à un mode de
production qui freine de plus en plus l'essor des forces
productives un mode de production supérieur (ou du moins les prémisses
indispensables pour l'avènement de ce mode de production supérieur).
Les révolutions politiques maintiennent le régime économique,
le mode de production existant. Elles le consolident même (du
moins la plupart des fois). Elles substituent donc au pouvoir
d'une fraction majeure de classe, devenu un frein au progrès
historique, celui d'une autre fraction de la même classe.
Ainsi la Révolution française de 1789 fut une révolution
sociale substituant au pouvoir de la monarchie absolue, de la
noblesse et de son allié le haut clergé, le pouvoir de la
bourgeoisie, qui permit l'essor du capitalisme industriel. Par
contre, les révolutions, françaises de 1830 et de 1848 ne
furent pas des révolutions sociales mais bien des révolutions
politiques. Aucune nouvelle
classe ne se substitua à la bourgeoisie suite à leur victoire.
Aucun autre régime économique ne remplaça le régime
capitaliste. Mais au sein de la bourgeoisie, le pouvoir passa
successivement de la bourgeoisie terrienne à la bourgeoisie
bancaire, puis de la bourgeoisie bancaire à la bourgeoisie
industrielle.
Parallèlement, des contre-révolutions sociales font rétrograder
une société d'un régime économique établi grâce à la révolution
au régime économique antérieur. Il y en a eu peu ou prou au
cours des 200 dernières années. La restauration du capitalisme
en URSS ou en Chine serait une telle contre-révolution sociale.
Elle ne s'est pas produite(nous ne disons pas qu'elle ne
pourrait jamais se produire. Les Nazis ont essayé de la réaliser
dans les territoires qu'ils occupèrent en 1941-1943)
Des contre-révolutions politiques font perdre le pouvoir aux
fractions les plus radicales, les plus progressistes, de la
classe dominante et de ses alliés, au profit de fractions plus
conservatrices. Elles peuvent amener beaucoup de régressions,
non seulement dans le domaine politique mais encore sur le plan
économique et social. Mais elles ne renversent pas le régime
économique fondamental. Ainsi, le 9 Thermidor - lorsque le règne
des Jacobins fut renversé en France - ouvrit un série
successive de contre-révolutions politiques qui domina la scène
politique pendant 35 ans. On connut successivement le règne des
Thermidoriens (le Directoire), celui de Napoléon Bonaparte (le
Consulat, puis l'Empire), la restauration de la monarchie des
Bourbons. Mais il n'y eut point de retour à l'Ancien Régime
semi-féodal. Le capitalisme continua à se développer. Cela
provoqua d'ailleurs à la longue de nouvelles révolutions
politiques.
La révolution belge de 1830 fut également une révolution
politique et non sociale. Le capitalisme était déjà établi
dans notre pays avant septembre 1830. C'est le pouvoir politique
qui passa d'une fraction de la classe dominante (orangiste
hollandaise) à une autre fraction. De même, après la victoire
de la révolution d'octobre en Russie, s'est produite une
contre-révolution politique, un Thermidor qui, lors de la
dictature stalinienne sanglante, a impliqué le triomphe de la réaction,
de la régression, dans la plupart des domaines de la vie
sociale. Le pouvoir politique de la classe ouvrière et d'un
parti authentiquement ouvrier est passé dans les mains d'une
bureaucratie privilégiée, usurpatrice et parasitaire. Il
faudra une nouvelle révolution politique pour rétablir un
authentique pouvoir des soviets, une authentique gestion de l'économie
par les travailleurs, une authentique démocratie socialiste.
Révolutions bourgeoises et révolutions prolétariennes
Une autre distinction s'impose à côté de celle entre révolutions
sociales et révolutions politiques: la distinction entre révolution
bourgeoise et révolution prolétarienne (socialiste). Une révolution
bourgeoise substitue le pouvoir du Capital à celui de la
noblesse foncière et de la Cour. Elle permet l'essor de
l'industrie capitaliste. Elle représente un progrès
incontestable par rapport à la féodalité, mais un progrès
que les salarié(e)s ont payé et payent encore d'une
exploitation et d'une insécurité d'existence impitoyables.
Une révolution prolétarienne (socialiste) signifie l'abolition
du pouvoir du Capital, d'abord au niveau de l'État (et
notamment l'élimination de son appareil de répression),
ensuite très rapidement dans les pays industrialisés, au
niveau de l'économie. Ainsi commence l'effort pour construire
une société nouvelle, la société socialiste sans classes,
dans laquelle les producteurs et les citoyens décident
librement de leur sort en gérant eux-mêmes (elles-mêmes) l'économie
et l'État.
La bourgeoisie a joué un rôle révolutionnaire aux 16è, 17è
et 18è siècles. Elle a elle-même déclenché de puissantes révolutions,
s'appuyant sur les masses populaires. La révolution française
de 1789 a vu à la fois l'apogée de ce rôle révolutionnaire
de la bourgeoisie et le début de son retournement. En effet, au
fur et à mesure que se développe le capitalisme, et surtout
après la révolution industrielle de la fin du 18è siècle,
une nouvelle classe sociale apparaît sur la scène historique:
d'abord le «quatrième État" ou pré-prolétariat puis,
la classe ouvrière industrielle, puis la classe des salarié(e)s
au sens le plus large du terme.
Plus les révolutions bourgeoises tardent à se produire, plus
forte est cette classe ouvrière lorsqu'elles éclatent
finalement, et plus la bourgeoisie doit littéralement se battre
sur deux fronts: contre les forces de l'Ancien régime d'une
part; contre le prolétariat montant d'autre part.
Déjà au cours de la révolution française de 1789, ce fut
davantage le cas qu'au cours de la révolution anglaise du 17è
siècle. En 1848, en Allemagne, en Italie et surtout en France,
ce fut davantage le cas qu'en 1789. En Russie en 1905 et en
1917, en Chine en 1925-27, et à partir de 1937-1946, ce fut
encore plus vrai qu'en 1848. Plus le prolétariat est développé,
plus la bourgeoisie commence à craindre la révolution, même
lorsqu'elle n'est pas encore au pouvoir. Elle craint de plus en
plus -à juste titre d'ailleurs -que les classes dites
populaires combinent la lutte pour la conquête des libertés démocratiques
-pour la con- quête de la terre par les paysans, pour leurs
droits nationaux- pour une solution anticapitaliste.
Dans ces conditions, la bourgeoisie n'est plus capable de mener
la révolution jusqu'à la victoire. Elle finit par passer dans
le camp de la contre-révo- Iulion. Seule une direction
non-bourgeoise de la révolution (jacobine-petite-bourgeoise en
1789-1793; prolétarienne à partir de 1848) peut permettre une
victoire de la révolution. Celle-ci devient dès lors une «révolution
permanente». Elle passe, sans interruption ni étape intermédiaire,
de la conquê- te du pouvoir par la classe ouvrière, qui réalise
des tâches nationales-démocratiques, au début de réalisation
de tâches anticapitalistes, socialistes.
Les révolutions qui se sont déroulées depuis la 2è guerre
mondiale n'ont pu vaincre sans cette conquête du pouvoir par la
classe ouvrière, alliée aux autres classes populaires. Mais
elles sont marquées par des situations spécifiques dans différente,
parties du monde, définies notamment par des lâches stratégiques
différentes à résoudre. Celles-ci correspondent aux problèmes
passablement différents auxquels sont confrontées les masses
laborieuses dans les pays dits du tiers-monde, dans les pays
dits «socialistes », et dans les métropoles industrialisées
capitalistes (pays impérialistes). C'est pourquoi la IVè
Internationale utilise à ce propos la formule des «trois
secteurs de la révolu-
tion mondiale).
Mais ce qui fait l'unité entre ces trois secteurs, c'est le
fait que, dans chacun d'eux, le prolétariat, la classe des
salarié(e)s-appointé(e)s, est le seul sujet révolutionnaire
efficace, le seul qui dispose, du moins potentiellement de la
force de paralyser le pouvoir économique et politique du
Capital, de substituer un ordre égalitaire et libre au désordre
fondé sur l'oppression et l'exploitation.
Certes, cette classe n'est pas en permanence mobilisée, ni
surtout toujours mobilisée de manière révolutionnaire. C'est
pourquoi d'ailleurs les explosions révolutionnaires n'éclatent
qu'à intervalles espacés. Mais c'est seulement lorsque ces
explosions d'activité de masses rebelles se produisent que les
écuries d'Augias du vieux monde, remplies non seulement
d'ordures mais de dynamite risquant de faire voler en l'air
notre planète, pourront être radicalement nettoyées. Qu'elles
le soient effectivement, cela dépend d'une conscience et d'une
direction révolutionnaire adéquates du prolétariat.
C'est parce que nous croyons qu'à la longue ces explosions révolutionnaires
se produiront de toute façon que nous devons préparer dés
aujourd'hui leur victoire -qui n'est guère facile en
construisant dès aujourd'hui un Parti et une Internationale révolutionnaires.
En fin de compte, la révolution socialiste réalisée par la
mobilisation, l'activité et l'auto-organisation généralisées
des masses laborieuses, confirmera la vieille devise que Marx
donna au mouvement ouvrier dès la Première Internationale: «L'émancipation
des travailleur sera l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes."
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