(Extraits du discours prononcé par le
camarade Mandel, au nom de la IV ème Internationale et de la
Liga communista internacionalista du Portugal, au meeting
unitaire de l'extrême-gauche du 19 mai, devant un public de
plus de 2.500 personnes. Le discours a été intégralement
publié par la presse démocratique de Lisbonne).
C'est une grande joie pour les
révolutionnaires de ma génération de pouvoir parler à Lisbonne
libérée du fascisme, après avoir assisté à la chute de Hitler et
de Mussolini. Il se confirme, encore une fois, que l'histoire de
ce siècle ne va pas dans la direction de la barbarie fasciste,
mais vers le socialisme et le communisme. Cela annonce aux
tortionnaires et bourreaux de nos frères chiliens et brésiliens
qu'ils connaîtront le même sort que la Gestapo a connu et que
connaît aujourd'hui la PIDE
Ce n'est pas un hasard si la lutte de libération des peuples de
Guinée-Bissau, Mozambique et Angola a donné une contribution
décisive à la chute du fascisme au Portugal.
Pendant 20 ans, le centre de gravité de la révolution mondiale
s'est transplanté des pays occidentaux vers les pays d'Asie,
Afrique et Amérique Latine. Ils ont contribué, pendant toute
cette période de relative stabilité du système impérialiste en
Europe Occidentale et en Amérique du Nord, à affaiblir le
système impérialiste international, ils ont contribué à
cristalliser dans les pays capitalistes avancés une nouvelle
avant-garde révolutionnaire capable de recommencer, aujourd'hui
la lutte pour la révolution socialiste en occident.
Pour cette raison, comme pour les raisons historiques d'unité et
solidarité internationale des travailleurs et des exploités,
c'est un devoir absolu pour les ouvriers, pour les jeunes
révolutionnaires en Europe occidentale, de soutenir
inconditionnellement la lutte de libération des peuples des
colonies...
La bourgeoisie, en crise à cause de la guerre coloniale, (...) a
cherché une issue tactique. L'irruption impétueuse des masses
sur la scène politique a bouleversé radicalement ses calculs et
ses plans, a modifié toute la situation, elle a obligé la
bourgeoisie à s'appuyer sur les organisations réformistes, sur
le parti communiste et le parti socialiste, pour essayer
d'entraver l'essor des masses, pour le canaliser vers ses
objectifs de collaboration de classe et soit disant "reconstruction
nationale"...
L'exemple tragique du Chili démontre que l'on ne défend pas les
libertés démocratiques, que l'on n'empêche pas le retour au
pouvoir du fascisme en collaborant avec la bourgeoisie. Nous
devons nous souvenir de ces mots classiques du grand
révolutionnaire français Saint-Just en 1789: "Malheur aux
révolutionnaires qui font une révolution à moitié. Ils creusent
leurs propres tombeaux".
Ecoutez camarades dirigeants du P.C. et du P.S.: la seule voie
pour sortir de la crise historique du capitalisme portugais est
la voie de la révolution socialiste et de la construction d'un
Portugal socialiste, dans le cadre des Etats socialistes
ibériques et des Etats-Unis socialistes d'Europe.
La IVème Internationale et son organisation portugaise, la Ligue
communiste internationaliste (LCI), appellent à une unité
d'action plus intime, plus étroite, de tous les révolutionnaires
qui opposent dans la lutte de tous les jours, à la ligne des
réformistes, à la ligne de collaboration de classes et de
maintien du régime capitaliste et de l'Etat bourgeois, la lutte
pour la révolution socialiste, la lutte pour la conquête du
pouvoir par les masses d'ouvriers et de travailleurs.
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous! |