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VI. La fusion du mouvement ouvrier réel et du socialisme scientifique

La place du marxisme dans l'histoire

Ernest Mandel Imprimer

La place du marxisme dans l'histoire. - Amsterdam:Institut International de Recherche et de Formation, 1986. - 39 pp. - (Cahiers d'etude et de recherche)


L'organisation de masse des travailleurs par les travailleurs eux-mêmes naît en Grande-Bretagne, berceau de la révolution industrielle et de la grande industrie. En fait, elle est antérieure à l'extension des grandes usines. Elle date déjà de la deuxième moitié du 18e siècle, au cours de laquelle le prolétariat britannique est encore avant tout artisanal, manufacturier et agricole.

Sa forme d'organisation principale est celle des associations de compagnons d'artisans (compagnonnages) qui constituent véritablement un pont entre les corporations semi-féodales et le syndicalisme moderne. Elles reflètent le passé par leur étroitesse d'esprit et d'intérêts, leur localisme et leur corporatisme. Elles annoncent l'avenir par leurs formes de lutte principales qui incluent déjà les grèves et les actions contre les briseurs de grève, leur solidarité tenace, leur effort de conquérir un minimum de force financière d'auto-défense, et leurs statuts et leur esprit de plus en plus démocratiques: assemblées générales, élection des dirigeants, constitution de comités, contrôle de la trésorerie, etc.

Le patronat britannique prit peur de ces associations et de ces grèves, surtout vu Ie caractère politique turbulent de l'époque, l'impopularité des guerres contre la révolution française, l'influence des associations pro-jacobines comme la London Corresponding Society. Par une loi de 1799, les coalitions ouvrières furent interdites. En France, en pleine révolution, une interdiction similaire s'était produite par le vote de la Loi Le Chapelier en 1791, ce qui confirmait bien le caractère bourgeois de la grande révolution française.

Le vote de cette loi entrava l'organisation du jeune prolétariat anglais mais ne l'empêcha point. Il l'obligea à passer à la clandestinité, et donna aux luttes de défense des intérêts matériels des travailleurs un caractère plus violent. Celui-ci apparut d'abord dans le mouvement des Luddistes (1811-1812), centré surtout sur la région de Nottingham, remarquablement organisé et quasi-impénétrable aux flics, mouchards et briseurs de grève. Contrairement à une légende répandue par l'ennemi de classe, les Luddistes n'étaient nullement des adversaires de principe des machines.

Le but de leurs actions n'était point l'élimination des machines de l'industrie textile, mais bien l'augmentation des salaires, la lutte contre la vie chère et le chômage, et autres objectifs classiques des premiers syndicats. La tactique de rendre inutilisables les machines s'imposa parce que les travailleurs louaient encore pour l'essentiel les machines aux patrons pour les utiliser chez eux. Dans ces conditions, le fait de rendre les machines inutilisables fut considéré comme un moyen efficace de combattre les briseurs de grève, Ie seul moyen de rendre la grève vraiment générale. La bourgeoisie anglaise fut tellement effrayée par les "briseurs de machines" qu'elle fit voter une loi sanctionnant ce "crime" de la peine de mort.

Après la chute de Napoléon et le rétablissement de la paix, il y eut une longue dépression économique en Grande-Bretagne qui condamna des centaines de milliers d'ouvriers au chômage, fit baisser fortement les salaires et provoqua de violentes émeutes de la faim. Comme ces émeutes se combinèrent avec une reprise de l'agitation pour le suffrage universel, la bourgeoisie redoubla la répression. Une grande manifestation eut lieu à St Peter's Field, près de Manchester, en 1819; elle fut réprimée dans le sang par le duc de Wellington, vainqueur de la bataille de Waterloo, ce qui amena les pamphlétaires radicaux à la rebaptiser "massacre de Peterloo". Beaucoup d'historiens considèrent ce massacre comme l'étincelle qui fit naître Ie mouvement ouvrier moderne en Grande-Bretagne.

Celui-ci suivit dès ce moment une doublé trajectoire. D'une part, les syndicats clandestins et semi-légaux se multiplièrent, de même que les grèves économiques. La pression contre la Loi sur les Coalitions s'amplifia de plus en plus, y compris parmi les patrons les plus intelligents, qui comprirent qu'il était préférable d'avoir en face d'eux des interlocuteurs représentatifs et légaux en cas de grève, avec lesquels on pouvait négocier une fin rapide de celle-ci, plutôt que de voir les grèves traîner en longueur. La loi fut finalement supprimée en 1825. Les associations professionnelles ouvrières prirent systématiquement le nom de Trades unions (union des métiers) dès les années 1824-1825. Elles dépassèrent rapidement leur caractère localiste et corporatiste le plus étroit.

D'autre part, l'agitation de William Cobbett dans la période de 1815-1819, qui avait débouché sur le rassemblement de Peterloo, fut relayée en 1830-1832 par une nouvelle campagne en faveur du suffrage universel, qui déboucha cette fois sur le Reform Bill de 1832, loi rédigée par les Libéraux qui accroissait la représentation des villes. Après l'échec des Libéraux au Parlement, cette agitation allait conduire à la création du premier parti ouvrier de masse, le parti chartiste. Celui-ci emprunta à l'agitation des années 1815-1819 la pétition de masse comme principal moyen de combat. Il s'agissait de collecter des signatures en faveur d'une Charte réclamant le suffrage universel. Commencée en 1837-1838, cette agitation débuta par une impressionnante manifestation à Glasgow, en Ecosse, rassemblant 150.000 personnes. Dans cette ville, la fusion des luttes économiques et de la lutte politique de la classe ouvrière avait d'ailleurs connu une première réussite dés 1819-1820, avec une grève de 60.000 ouvriers en faveur du suffrage universel, surtout des ouvriers mineurs.

Simultanément, sur le continent européen et aux Etats-Unis, se produisirent également les premières tentatives d'organisation et d'action autonomes de la classe ouvrière. Des artisans de Philadelphie, aux Etats-Unis, constituèrent en 1828 le premier petit parti ouvrier de l'histoire. En 1831 se produisit dans les faubourgs ouvriers de Lyon, capitale de l'industrie française de la soie, la première insurrection purement ouvrière, celle des "canuts", des tisserands de la Croix-Rousse, qui s'emparèrent de la ville pendant plusieurs jours. En 1844 se produisit la révolte des tisserands de Silésie en Allemagne, immortalisée par le grand poète Heinrich Heine.

En Belgique, pays le plus industrialisé du continent européen, les ouvriers des filatures de textile de Gand essayèrent de constituer des syndicats dès 1810-1815. Au lendemain de la révolution de 1830, des pétitions furent envoyées à la Chambre par des ouvriers gantois, réclamant le suffrage universel, la liberté d'association, la liberté intégrale de la presse, un impôt sur les héritages. Elle fut appuyée par des ouvriers de Bruxelles et de Liège. En 1836 eut lieu le premier meeting politique ouvrier à Bruxelles, impulsé par Jacob Kats, auteur du premier catéchisme ouvrier qui a incontestablement influencé les jeunes auteurs du Manifeste Communiste, rédigé à Bruxelles.

Finalement, il faut signaler l'apparition, parmi les sectes socialistes utopiques du courant de Proudhon en France qui, en contraste avec les courants saint-simoniens, fouriéristes et owenistes, est d'origine purement ouvrière. Proudhon était, comme Weitling, un ouvrier autodidacte, fût-ce un ouvrier artisanal. Venu plus tard que ses grands ancêtres sur la scène historique, il s'efforça comme Marx et Engels d'incorporer des conclusions tirées de la philosophie allemande classique et de l'économie politique anglaise dans la doctrine socialiste. Mais il le fit sur la base de connaissances insuffisantes et mal assimilées, avec un manque de maturité scientifique évident, qui reflétait en dernière analyse la situation sociale particulière de l'artisanat et du pré-prolétariat français.

Il s'agissait pour lui d'émanciper l'ouvrier/artisan de la domination de l'argent (du capital), sans abolir la production marchande et la concurrence: illusion typiquement artisanale/petite-bourgeoise. Si on a présenté quelquefois Proudhon, non sans raison, comme le père de l'idée d'auto-gestion ouvrière, l'impasse du "socialisme de marché", manifeste en Yougoslavie depuis les années 1970, est déjà esquissée en puissance dans ses idées. Il en va de même du risque politique et social qui accompagne cette impasse économique: le risque de fractionner la classe ouvrière en groupes s'opposant les uns aux autres à travers la concurrence, leurs revenus monétaires dépendant des réussites sur le marché.

Malgré leur très grande diversité, toutes ces tentatives initiales d'action et d'organisation autonomes des travailleurs/producteurs directs ont un certain nombre de traits communs qui en font les véritables initiateurs du mouvement ouvrier moderne. Celui-ci est donc né avant Marx et Engels et indépendamment d'eux, de même qu'il est né indépendamment de l'action de tout agitateur ou "théoricien" (utopiste) intellectuel. Il est le produit direct de l'exploitation et de la misère subie par les ouvriers du fait du régime capitaliste, le produit immédiat de la société bourgeoise.

S'il faut rendre quelqu'un "responsable" de la lutte de classe ouvrière, ce responsable c'est le patronat, c'est-à-dire la lutte de classe quotidienne, permanente, impitoyable que le Capital et son Etat mènent contre le Travail salarié.

Le grand mérite des premières actions et organisations des travailleurs salariés mentionnées, c'est la conquête de l'indépendance de classe, la prise de conscience de la nécessité pour les ouvriers de s'organiser entre eux, séparément des patrons grands ou petits, en vue de défendre leurs propres intérêts qui sont différents de ceux de la bourgeoisie et de la petite-bourgeoisie, y compris de son aile politique la plus radicale. Ainsi des milliers d'ouvriers ont-ils atteint un premier niveau de conscience de classe : la conscience de classe économique, syndicaliste, qu'il faut considérer comme un énorme pas en avant dés lors qu'elle acquiert un caractère massif et permanent, par rapport à la situation atomisée et désorganisée de l'existence et de la première résistance ouvrière.

Enfin, de ces premières tentatives d'action collective et d'organisation permanente de la classe ouvrière se dégagent les formes de lutte essentielles du prolétariat, qui marquent sa lutte de classe jusqu'aujourd'hui dans le monde entier : grèves et formes d'organisation adéquate au succès des grèves (constitution de caisses d'entre-aide et de résistance; piquets de grève; propagande et action contre les briseurs de grève; éducation de solidarité collective, etc.); manifestations et cortèges de masse; assemblées et meetings de masse; presse de masse (en Angleterre, un des premiers propagandistes politiques de la classe ouvrière et précurseur du chartisme, William Cobbett, publia en 1816 un numéro spécial de son journal Political Register, tiré à 200 000 exemplaires, contenant sa "Lettre aux Manoeuvres et Ouvriers salariés"); pétitions et agitations les plus diverses en faveur du suffrage universel et de la généralisation des libertés démocratiques, etc. Mais ces premières manifestations d'action et d'organisation de classe indépendantes des travailleurs salariés eux-mêmes sont aussi marquées par une série de faiblesses qui leur sont pratiquement communes à toutes:

(a) L'action et l'organisation sont discontinues. Même les premiers syndicats, à l'exception de quelques syndicats de corps de métiers très qualifiés, disposant d'un monopole de fait sur un marché du travail très étroit, et défendant celui-ci souvent avec des méthodes corporatistes contre l'accès d'autres ouvriers et ouvrières, notamment en cherchant à exclure les femmes des emplois qualifiés permanents, ne durent guère longtemps. Ces syndicats ont tendance à se renforcer en période de haute conjoncture et à disparaître en période de crise et de chômage. Les luttes amples et violentes coïncident plutôt avec les périodes de crise et s'atténuent en période de haute conjoncture. Au caractère discontinu de l'organisation correspondent général son caractère géographiquement fragmenté, surtout local ou régional. Seuls les chartistes apparaissent comme un mouvement de classe vraiment national.

(b) L'action et l'organisation sont largement minoritaires. Elles n'englobent encore qu'une infime fraction de l'ensemble du prolétariat. Du même fait, elles ont tendance à refléter des particularités de groupes distincts, tant dans leurs revendications que dans leur moyen d'agir, plutôt que d'être l'expression de ce qui est commun à toute la classe.

(c) Si leurs revendications expriment en général des intérêts réels des travailleurs, il s'agit le plus souvent d'intérêts immédiats ou a moyen terme. Lorsqu'une tentative est faite pour esquisser un "programme maximum", c'est-à-dire pour projeter l'image d'une société dans laquelle l'exploitation de l'homme par l'homme serait supprimée, cela se fait en général en termes vagues et insuffisants, en empruntant des idées soit aux socialistes utopistes, soit aux économistes post-ricardiens les plus critiques, soit quelquefois à des charlatans purs et simples.

(d) Si la conquête de l'indépendance de classe est presque totale sur le plan de la lutte et de l'organisation économiques, au sein des premiers syndicats véritables (le cas des premières coopératives est déjà plus complexe), il n'en est pas de même dans le domaine de la lutte et de l'organisation politiques. La séparation de la démocratie prolétarienne par rapport à la démocratie petite-bourgeoise est un processus extrêmement compliqué, discontinu, irrégulier, passant par des hauts et des bas successifs, connaissant des avatars et des rechutes multiples vers des organisations multiclassistes.

Le cas le plus typique est celui de l'Angleterre, où les ouvriers les plus actifs politiquement appuyèrent d'abord l'agitation petite-bourgeoise en faveur du suffrage universel, puis la lutte du parti libéral Whig en faveur de la Reform Bill, puis constituèrent leur parti politique indépendant avec le chartisme, pour retomber dès les années 1850, et ce pour une longue période, en dépendance politique du parti libéral.

Il en fut de même pendant près de deux décennies en Allemagne, où le premier parti ouvrier indépendant permanent ne fut constitué par Ferdinand Lassalle qu'en 1863, fondé sur la revendication du suffrage universel; ce parti fusionna avec le parti dit marxiste de Liebknecht et Bebel en 1875.

En France et en Belgique, il fallut attendre encore plus longtemps avant que ne se constituent des partis ouvriers indépendants de masse durables. Aux Etats-Unis et dans d'autres pays où le mouvement syndical est puissant, comme l'Argentine, ce deuxième stade de la conscience de classe du prolétariat n'a pas encore été conquis de nos jours.

Marx et Engels ont entrepris un effort gigantesque et permanent, qui s'étend sur un demi-siècle, pour venir à bout de ces faiblesses. Ils y ont finalement largement réussi, du moins dans un nombre important de pays (tous les pays industrialisés au 19e siècle sauf les Etats-Unis). On peut caractériser cet effort comme une fusion graduelle, progressive du mouvement d'organisation et d'action réel du prolétariat avec les acquis principaux du socialisme scientifique, tels qu'ils étaient accessibles aux larges masses (pas avec tous les éléments de la doctrine marxiste) :

(a) Marx et Engels participèrent à la lutte pour faire accepter l'organisation syndicale permanente comme forme d'organisation élémentaire indispensable à la lutte d'émancipation de la classe ouvrière. Ils durent s'opposer à ce sujet à l'influence sectaire de nombreuses tendances: proudhoniens, post-ricardiens, certaines tendances coopératives et communistes dogmatiques; plus tard, certaines tendances anarchistes/libertaires.

(b) Marx et Engels firent accepter le principe de l'organisation politique indépendante (du parti politique indépendant) de la classe ouvrière, et de sa participation, partout où c'était possible, aux luttes politiques légales courantes de chaque pays, y compris (mais pas seulement) aux élections. Si en ce qui concerne la généralisation de l'organisation syndicale, leur rôle a été celui d'un stimulant, en ce qui concerne l'organisation politique indépendante, ils ont joué un rôle moteur essentiel, même si en Allemagne la première initiative réussie est venue de Lassalle.

(c) Ils se sont efforcés d'unifier le mouvement ouvrier au-delà des barrières syndicales/politiques, nationales/ethniques, raciales/continentales et entre ouvriers et ouvrières. La fondation de l'Association Internationale des Travailleurs (Première Internationale) en 1863 fut le premier aboutissement de ces efforts. Elle réunit, outre les syndicats britanniques de l'époque, les premiers partis et noyaux ouvriers allemands, suisses, belges, italiens, espagnols, français etc., ainsi que des groupes ou correspondants socialistes aux Etats-Unis (essentiellement composés d'immigrés allemands), en Pologne, en Russie, en Uruguay, en Argentine, à Cuba, au Mexique, etc. Cet effort d'unification était fondé sur des concepts d'organisation démocratiques-pluralistes, sans lesquels il aurait été irréalisable.

(d) Ils lui ont donné des buts à long terme clairs et précis, communs à la grande majorité des organisations ouvrières vers la fin du 19e siècle: l'appropriation collective des grands moyens de production et d'échange; la création d'une société sans classes; la démocratie ouvrière fondée sur l'auto-organisation du prolétariat ("l'émancipation des travailleurs sera l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes").

(e) Ils ont établi une perspective claire et simple pour atteindre ce but, perspective acceptée par des millions de travailleurs de par le monde au début du 20e siècle : organisation de plus en plus ample des masses ouvrières dans des syndicats et des partis (accessoirement aussi des coopératives, des caisses de maladie); éducation de plus en plus efficace de ces masses grâce à la propagande, l'agitation et l'action de masse; déclenchement de luttes de plus en plus massives et de plus en plus généralisées, partant des points de départ les plus divers (revendications démocratiques, nationales, économiques, anti-guerre, etc.), et articulation de ces luttes avec les contradictions et crises internes du mode de production capitaliste, jusqu'a ce que toute cette avalanche déclenche une lutte pour la conquête du pouvoir s'identifiant avec une révolution sociale (une transformation profonde du régime de propriété et des rapports de production).

(f) Ils ont fourni une analyse théorique scientifique des lois de développement et des contradictions internes du mode de production capitaliste, qui sous-tend toute cette perspective, qui explique pourquoi des crises pré-révolutionnaires et révolutionnaires deviennent à la longue inévitables au sein de ce régime.

(g) Ils ont du même fait permis une intégration entre la lutte des travailleurs pour l'amélioration immédiate de leur sort, et leur poussée vers une transformation radicale de la société. De ce fait, l'unification entre le mouvement et l'organisation réels de la classe (qui vise toujours des objectifs immédiats) et le but socialiste/communiste, devenait de plus en plus une réalité. Cela donnait une extraordinaire confiance en elle-même à la classe ouvrière, qui avait le sentiment de marcher de succès en succès, de manière quasi-irrésistible. L'essor formidable du mouvement ouvrier dans la période 1890-années 1920 (en Espagne, en France et aux Etats-Unis, le point culminant sera atteint au cours des années 1930) est le reflet de cette auto-confiance.

Rétrospectivement, nous pouvons constater que si cette unification à assuré un premier essor impressionnant au mouvement ouvrier organisé, il était insuffisant pour assurer la victoire de révolutions prolétariennes. Mais il était indispensable pour que les conditions nécessaires à cette victoire se créent.

 

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